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Aili : "la Belgique a une super scène alternative sous-estimée"

27 Sep 2024
Aili : "la Belgique a une super scène alternative sous-estimée"

Lors de cette nouvelle édition de Rock en Seine, la ville de Gand a envoyé décidément une incroyable délégation de sa scène musicale en constante ébullition. En plus des frères Dewaele (Soulwax, 2manydjs) et de Charlotte Adigéry & Bolis Pupul, le duo mixte belgo-japonais Aili nous montre que la cité flamande reste un hub incontournable pour les sonorités les plus avant-gardistes de l’electro-pop.

Composé d’Aili Maruyama et d’Orson Wouters, le tandem a sorti en début d’année son premier album, Nandakke?, en prolongement d’une série de singles ahurissants. Le groupe s’est abreuvé aux sources de toutes sortes de musiques électroniques pour mixer le tout à sa façon, avec des rythmes chaloupés et des textes en japonais qui contribuent à donner l’impression qu’Aili vient d’un autre monde.


Rencontre.


Que représente ce premier album que vous venez de sortir ?


Aili : On est très content. On a eu de super retours. On tourne tout l’été pour rencontrer notre public.
Vous avez pleins de single cools, mais comment on construit un album entier, sa structure, son idée directrice ?
Orson : Avant l’album, on avait sorti cinq morceaux et quand on construit l’album, on le fait dans une autre direction. On expérimente plus.


Aili : On ne s’est pas concerté pour aller une direction en particulier, on s’est juste dit qu’on allait faire plus de musique ensemble. Il n’y a pas plus que l’album d’enregistré, aucun jam.


Au-delà des paroles qui sont en japonais, y a-t-il des influences qui viennent de là-bas ?


Aili : Non, pas pour moi. Bien sûr j’écoute des artistes japonais, de la musique ambiante qui exercent une influence. Mais on essaie de construire notre propre univers. On construit notre propre culture en quelque sorte.


On a tellement de groupes cools venus de Belgique, comme Soulwax. Comment expliquez-vous ça ?


Aili : C’est vrai que la Belgique a une super scène alternative qui est sous-estimée. Peut-être que c’est parce que c’est un petit pays, pas comme la France ou l’Angleterre où il y a déjà beaucoup de gros artistes. En Belgique, en tant que petits artistes, on est plus soutenu, on nous aide à grossir. Je ne dis pas que c’est facile, mais c’est moins difficile que pour d’autres pays. On peut essayer pas mal de choses.


Qu’est-ce que vous préférez sur scène ?


Aili : Je pense que c’est quand mon stress part et que je peux vraiment connecter avec le public. J’étais très stressée pendant 2 ans, et ce n’est que depuis cet été que je me sens « dans » la foule, plus connectée. Pour moi, c’est un accomplissement.
Orson : J’adore quand on a des gens qui ne nous connaissent pas et qui nous découvrent en live. Ils crient plus fort. C’est une sensation cool.


Vous aimez croiser le regard du public ?

Orson : Ouais, j’aime quand de façon random, tu as un eye contact avec quelqu’un.
Aili : (rires) C’est awkward mais oui, je vois. C’est aussi hyper mignon quand tu croises le regard d’amis ou de la famille et que tu leur fais coucou.


Il y a quelque chose de chaleureux dans votre musique. Vous sauriez expliquer pourquoi ?


Orson : C’est compliqué car tout le monde a un feeling différent. La musique est différente dans nos têtes que dans celle des gens. On met pas mal d’optimisme et de fun, ça ne confère pas à l’obscurité.


Elle connecte aux autres, elle ne laisse pas dans sa bulle.


Aili : C’est ça. Elle est pleine d’arc-en-ciel et de licornes.


Propos recueillis par Alexandre Mathis
Crédit photos : Olivier Hoffschir