Sur Casseurs Flowters, groupe de rap quasi-accidentel composé d’Orelsan et de Gringe, tout a déjà été dit.
Pour la dernière date de leur tournée, sur la scène de Rock en Seine, la moitié du duo de branlos, en la personne de Gringe a accepté de répondre aux questions qu’on ne lui a jamais posé. Interview non-contractuelle avec l’un des mecs le plus cool de l’Hexagone.
Il est où Orelsan ? Il ne voulait pas me rencontrer ?
Gringe : C’est une affaire personnelle ! Non, Orel a tellement fait d’interviews que ça le soulage de déléguer et moi ça me permet de parfaire un peu face aux journalistes. De toute façon, c’est peut-être une des dernières qu’on fait avec Casseurs Flowters. Orel va se concentrer sur son troisième album, moi sur mon premier. C’est même pas sûr qu’on revienne.
D’ailleurs, j’ai lu que vous vous sépariez…
Je sais pas, les gens ont officialisé la fin du groupe, de la tournée, de notre amitié et tout… Alors qu’on est sûrs de rien. Les salauds !
J’ai aussi entendu que vous cherchiez une salle pour la dernière…
C’est la même chose, ça a été déformé parce que je me suis mal exprimé. On se demande si on va finir aujourd’hui, à Rock en Seine qui est une belle date, avec nos amis dans le public ou si on se fait une salle parisienne histoire de boucler la boucle et de faire un gros show pour marquer le coup.
Ça te rend triste, la fin des Casseurs Flowters ?
L’histoire des Casseurs, qui dure depuis 3 ans, est presque partie d’un quiproquo, ça devait être une mixtape qui a fonctionné. Et tout c’est enchaîné : l’album, « Bloqués », le film. Ca fait 3 ans qu’on étire le concept. De toute façon, on avait pour ambition que de faire une seule saison de « Bloqués ». Pour pas faire chier les gens et pour pas tomber dans la redit de notre coté. On a jamais cru que Casseurs iraient si loin. C’était une aparté dans la carrière d’Orel qui était au sommet avec « Le chant des sirènes ». On était pas sûrs de notre coup parce que c’était un pari risqué. Avec son aura et son talent, je savais que le projet Casseurs ne pourrait pas rester anodin. Je me suis mis une bonne pression pour être à niveau et on a réussi. Mais c’était à la fois dur de bosser avec un mec aussi talentueux que lui et super confortable de faire un album de potes. Il aura fallu ces trois années pour se détacher et maintenant on est prêts pour se recentrer chacun sur son univers. Si on fait pas ça, on prendra pas de plaisir à se retrouver. À moi de faire mes preuves maintenant.
Tu as l’impression d’avoir changé quelque chose dans la musique ?
La progression d’Orel est forte. Il fait toujours des morceaux classiques parce qu’il pose les bases de choses nouvelles. Il a fait beaucoup de petits. Des mecs qui ont aujourd’hui explosé – genre Nekfeu – me disaient qu’ils avaient été biberonnés à Orelsan.
Ça va ressembler à quoi, le premier album de Gringe ?
J’en suis aux balbutiements, je dois avoir 5-6 morceaux mais je suis content. Il est vachement plus noir, plus intimiste, plus mélancolique que ce que j’ai pu faire auparavant. L’album sortira en 2017. Mais c’est vraiment la comédie qui me pique, j’ai envie de m’y consacrer pleinement.
Deuklo : Te presse pas, mec…
Propos recueillis par Sarah Koskievic le 27 août 2016.